Intifada et Omelette

Publié le par Eve

Mar7aba,

 

Je commence cet article par plus d’explications sur les évènements de fin janvier et de la mort de ce jeune homme de 16 ans. Ça ne s’est pas passé au Deisheh Camp mais à environ 500 mètres de la maison, à quelques rues. Des israéliens étaient venus chercher un « terroriste palestinien » et ils ont une méthode bien au point. Ils viennent avec des blindés et un bulldozer. Quand ils cherchent quelqu’un, ils peuvent s’en prendre à un cousin, une tante. Et surtout, ils s’en prennent aux biens matériels. Ce jour là, ils ont totalement rasé la maison du « terroriste » ou d’un membre de sa famille. Quand je dis rasé, c’est rasé. La maison n’est plus qu’un tas de gravas… ils s’attaquent également à la voiture et ils ne sont pas très regardant quand aux dommages collatéraux… les voisins en ont pris plein la tronche aussi. Face à ça, des palestiniens, jeunes et moins jeunes, se sont rebellés en lançant des pierres. Certains sont entrainés depuis la dernière intifada et pour les plus anciens depuis les conflits précédents. Face à des cailloux très dangereux, rien de tel que de répliquer par des tirs à balles réelles. Cela c’est terminé avec 1 mort, 7 blessés, une maison détruite et d’autres endommagés. Au fait c’était en plein jour… nous avons pu voir des photos de cette petite intifada, voyez par vous-même dans l'album "intifada"


Voilà pour les petits récapitulatifs…

Pour continuer dans la découverte de la situation, j’ai (enfin) visité Hébron qui est à mon sens la ville qui reflète le mieux la situation du pays et le problème de la colonisation israélienne. La ville se situe à 30 minutes de Bethléem, en bus (sans soucis de check point). La ville est séparée par en 2 zones : la ville israélienne et la ville palestienne. Il y a plusieurs check point, notamment pour arriver au tombeau des patriarches, lieu saint pour les juifs et les musulmans. Abraham et d’autres de ses compères y sont enterrés. Depuis 1994, où un juif a ouvert le feu sur des musulmans en pleine prière, le tombeau est lui-même séparé en deux. Les tombeaux sont accessibles, pour 2 d’entre eux, des deux parts mais le tout est séparé par des vitres par balles… pour les 4 autres, 2 sont dans la mosquée et 2 dans la synagogue. Quelques jours par an, ils sont accessibles aux autres. Pour aller prier, les musulmans sont donc fouillés, humiliés… La 1ère fois que j’y suis allée, j’étais avec Emilia. C’était un vendredi, donc la mosquée ne nous été pas accessible, par contre la synagogue oui. Pleins de soldats, on vérifie nos sacs, on nous demande 3 fois quelle est notre religion. Nous avons eu le droit à un joli moment. Un chaton nous a accueillies à l’entrée de la synagogue pour ne pas nous lâcher pendant notre visite. Enfin presque, car il était très joueur, surtout dans les jambes des soldats en postes à l’intérieur de la synagogue ou des juifs en train de prier !!! Autre grand plaisir, entrer dans la synagogue avec nos keffieh ‘foulard noir et blanc), symbole palestinien, et de dire choukrane (=merci en arabe) aux soldats certes très gentils !!!!!!

Certaines rues de la ville sont entièrement désertes, décrétées interdites aux palestiniens car trop proches des maisons des colons. Pour celles où ils ne peuvent pas interdire le passage, ils se sont installés aux étages. Les palestiniens ont été obligés d’installer des grillages pour se protéger des choses lancées par les israéliens. Cela allant des simples poubelles aux gros parpaings en passant par les excréments… vous dire c’est l’ambiance. Les palestiniens restent pourtant toujours aussi accueillants et gentils.

Je me suis retenue de dire les juifs en parlant des colons. Mais autant vous dire qu’il faut être très croyant et prêcher le retour de la terre juive pour pouvoir accepter de vivre là et de faire subir ça à des êtres humains.

Voilà ce qu’on peut lire dans les rues interdites aux palestiniens car trop prêtes des colonies, c’est écrit en anglais pour que tout le monde adhère ???
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J’y suis retournée dernièrement avec des amis de mes colocataires. C’était un samedi, shabbat. Nous sommes passés par le quartier juif où l’on peut voir se panneau. Nous nous sommes fait attaquer par des œufs… L’hospitalité israélienne. Chez les palestiniens, on est accueillit à coup de thé à la menthe trop sucré !!!

 

Mise à part Hébron, il y a des endroits qui ressemblent au paradis, comme Battir. Petit village campagnard, niché à flanc de colline à quelques kilomètres de Bethléem que Salim nous a fait découvrir. Il faisait beau, le bruit de la ville et des klaxons étaient remplacer par le chant des oiseaux ; de l’eau qui coule, des chèvres et des enfants qui jouent. Un régal !!!

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